Comment conserver la santé ?

La santé, comment la conserver
En gardant la proportion entre l’âme et le corps.
Il faut donc exercer à la fois l’âme et le corps,
Beau et Proportions
l'engagement
l'équilibre
La gymnastique (exercices, balancement, purgation)
Dynamique des 3 âmes
Programme pour l'âme rationnelle ou divine
L’amour de la science


En gardant la proportion entre l’âme et le corps
.

Quand l’âme est plus forte que le corps, elle le secoue et le remplit de maladies ; si c’est le corps qui est le plus fort, il engendre dans l’âme l’ignorance.

Il faut donc exercer à la fois l’âme et le corps,
l’une par la musique et la philosophie ;
l’autre par la gymnastique, la promenade,

enfin par les purgations médicales,
mais seulement dans les cas d’absolue nécessité.

"Lorsqu’un homme s’est donné tout entier à l’amour de la science et à la vraie sagesse et que, parmi ses facultés, il a surtout exercé celle de penser à des choses immortelles et divines, s’il parvient à atteindre la vérité, il est certain que, dans la mesure où il est donné à la nature humaine de participer à l’immortalité, il ne lui manque rien pour y parvenir ; et, comme il soigne toujours la partie divine et maintient en bon état le génie qui habite en lui, il doit être supérieurement heureux." .

 

En regard de ces considérations, il est naturel, il est à propos d’exposer par quels moyens on soigne et conserve les corps et les esprits ;
car mieux vaut insister sur le bien que sur le mal. p190

Beau et Proportions

Or tout ce qui est bon est beau et le beau n’est jamais disproportionné.

Il faut donc poser en principe qu’un animal, pour être beau,
doit avoir de justes proportions.
(Les grecs eugénistes se séparaient des enfants difformes ! et le XX eme siècle démontrera l'impasse de l'idéologie du Beau, le Beau est le masque du Terrible qui aboutit aux Camps ...! s'il n'est pas corrigé par L'Intelligence "positive" et volontaire).

Mais ces proportions, nous ne les percevons et n’en tenons compte que dans les petites choses ; dans les plus importantes et les plus considérables, nous ne nous en avisons pas.
Par exemple, en ce qui concerne la santé et les maladies, la vertu et le vice, il n’y a pas de proportion ou de disproportion qui importe plus que celles qui s’établissent particulièrement entre l’âme et le corps. (voilà l'équilibre).
Cependant nous n’y faisons pas attention et nous ne réfléchissons pas que,

quand une âme forte et grande à tous égards a pour véhicule un corps trop faible et trop chétif, ou que les deux sont assortis dans le rapport inverse, l’animal tout entier manque de beauté, puisqu’il est mal proportionné, alors que la proportion est de première importance,

tandis que l’état contraire est pour celui qui sait le discerner le plus beau et le plus aimable de tous les spectacles. (l'apparence)

Par exemple, si un corps a les jambes trop longues ou quelque autre membre disproportionné, non seulement il est disgracieux, mais encore, si ce membre prend part avec d’autres à quelque travail, il éprouve beaucoup de fatigues, beaucoup de mouvements convulsifs ; il va de travers et tombe et se cause à lui-même mille souffrances.

Concevons bien qu’il en est de même de cet être double que nous appelons animal.
Quand l’âme est en lui plus forte que le corps et qu’elle est en proie à quelque passion, elle secoue le corps entier par le dedans et le remplit de maladies;

l'engagement

quand elle se livre avec ardeur à certaines études et à certaines recherches, elle le consume ; si elle entreprend d’instruire les autres et s’engage dans des combats de parole en public et en particulier, elle l’enflamme et l’ébranle par les querelles et les rivalités qui s’ensuivent, et y provoque des catarrhes qui donnent le change à ceux qu’on appelle des médecins et leur fait attribuer le mal à des causes imaginaires.

Si c’est au contraire un corps grand et supérieur à l’âme qui est uni à une intelligence petite et débile, comme il y a naturellement dans l’homme deux sortes de désirs, ceux du corps pour la nourriture et ceux de la partie la plus divine de nous-mêmes pour la sagesse, les mouvements de la partie la plus forte l’emportent sur ceux de l’autre et augmentent sa part d’influence, et, rendant l’âme stupide, lente à apprendre et prompte à oublier, ils y engendrent la plus grave des maladies, l’ignorance.

Contre ce double mal, il n’y a qu’un moyen de salut, ne pas exercer l’âme sans le corps, ni le corps sans l’âme, afin que, se défendant l’un contre l’autre, ils s’équilibrent et conservent la santé.

Il faut donc que celui qui veut s’instruire ou qui s’applique fortement à n’importe quel travail intellectuel donne en retour de l’exercice à son corps par la pratique de la gymnastique et que, de son côté, celui qui façonne soigneusement son corps donne en compensation de l’exercice à son âme, en étudiant la musique et la philosophie dans toutes ses branches, s’ils veulent l’un et l’autre mériter qu’on les appelle à la fois bons et beaux.

C’est d’après ces mêmes principes qu’il faut aussi prendre soin des parties de soi-même, en imitant la forme de l’univers.

Comme le corps est échauffé et refroidi intérieurement par les substances qui entrent en lui
et qu’il est desséché et humecté par les objets extérieurs,
et que, sous l’action de ces doubles mouvements, il subit les effets qui suivent ces modifications, lorsqu’on abandonne aux mouvements un corps en repos, il est vaincu et périt.

l'équilibre

Si, au contraire, on imite ce que nous avons appelé la nourrice et la mère de l’univers,
si on met le plus grand soin à ne jamais laisser le corps en repos, si on le remue et si, en lui imprimant sans cesse certaines secousses en toutes ses parties,
on le défend, conformément à la nature, contre les mouvements intérieurs et extérieurs, et si, en le secouant ainsi modérément, on établit entre les affections qui errent dans le corps et ses parties un ordre conforme à leurs affinités, conformément à ce que nous avons dit plus haut à propos du tout, il ne placera pas un ennemi à côté d’un ennemi et ne leur permettra pas d’engendrer dans le corps des guerres et des maladies,
mais il mettra un ami à côté d’un ami et leur fera entretenir la santé.


Or de tous les mouvements le meilleur est celui qu’un corps produit par lui-même en lui-même, parce que c’est celui qui est le plus proche parent du mouvement de l’intelligence et de celui de l’univers.

Le mouvement qui vient d’un autre agent est moins bon, mais le pire est celui qui, venant d’une cause étrangère, meut le corps partiellement pendant qu’il est couché et en repos.

La gymnastique

Aussi, de tous les moyens de purger et de conforter le corps, le meilleur consiste
1) dans les exercices gymnastiques
;
2) vient ensuite le balancement qu’on éprouve en bateau ou dans tout autre véhicule qui ne fatigue point le corps.

3) Une troisième espèce de mouvement, qui peut être utile dans certains cas d’extrême nécessité, mais qu’un homme de bon sens ne doit pas admettre autrement, c’est la purgation médicale obtenue par des drogues ; car lorsque les maladies ne présentent pas de grands dangers,
il ne faut pas les irriter par des médecines.



La nature des maladies ressemble en quelque manière à celle des êtres vivants. La constitution des êtres vivants comporte en effet des temps de vie réglés pour toute l’espèce, et chaque individu naît avec un temps de vie fixé par le destin, à part les accidents inévitables, car, dès la naissance de chacun, ses triangles sont constitués de manière à pouvoir tenir jusqu’à un certain temps, au-delà duquel personne ne peut prolonger sa vie. Il en est de même de la constitution des maladies : si on la dérange par des drogues en dépit du temps prédestiné, il en résulte d’ordinaire que de légères maladies deviennent graves et que leur nombre s’accroît. C’est pourquoi il faut diriger toutes les maladies par un régime, autant qu’on en a le loisir, et ne pas irriter par des médecines un mal réfractaire.
Sur l’animal complexe et sa partie corporelle, sur la façon dont il faut qu’un homme la dirige et s’en laisse diriger pour mener la vie la plus conforme à la raison, je me bornerai à ce que je viens de dire.

Mais le point le plus important et le plus pressant, c’est d’appliquer toutes ses forces à rendre la partie destinée à gouverner aussi belle et bonne que possible, en vue de son office de gouvernante. Le traitement détaillé de cette question fournirait à soi seul la matière d’un ouvrage à part ; mais il n’est pas hors de propos de la traiter incidemment, suivant les principes établis précédemment, et de conclure ainsi notre discours par les observations suivantes.

Dynamique des 3 âmes

Nous avons dit souvent qu’il y a en nous trois espèces d’âmes logées en trois endroits différents et qu’elles ont chacune leurs mouvements séparés.

Il nous faut dire de même à présent, d’une manière aussi brève que possible, que, si l’une d’elles reste oisive et n’exerce pas les mouvements qui lui sont propres, elle devient nécessairement très faible, et que celle qui s’exerce devient très forte. Il faut donc veiller à ce que leurs mouvements soient proportionnés les uns aux autres.

Programme pour l'âme rationnelle ou divine

De l’espèce d’âme qui a la plus haute autorité en nous, voici l’idée qu’il faut s’en faire : c’est que Dieu nous l’a donnée comme un génie, et c’est le principe que nous avons dit logé au sommet de notre corps, et qui nous élève de la terre vers notre parenté céleste, car nous sommes une plante du ciel, non de la terre, nous pouvons l’affirmer en toute vérité.

Car Dieu a suspendu notre tête et notre racine à l’endroit où l’âme fut primitivement engendrée et a ainsi dressé tout notre corps vers le ciel.

Or, quand un homme s’est livré tout entier à ses passions ou à ses ambitions et applique tous ses efforts à les satisfaire, toutes ses pensées deviennent nécessairement mortelles, et rien ne lui fait défaut pour devenir entièrement mortel, autant que cela est possible, puisque c’est à cela qu’il s’est exercé.

Mais lorsqu’un homme s’est donné tout entier à l’amour de la science et à la vraie sagesse et que, parmi ses facultés, il a surtout exercé celle de penser à des choses immortelles et divines, s’il parvient à atteindre la vérité, il est certain que, dans la mesure où il est donné à la nature humaine de participer à l’immortalité, il ne lui manque rien pour y parvenir ; et, comme il soigne toujours la partie divine et maintient en bon état le génie qui habite en lui, il doit être supérieurement heureux.

Il n’y a d’ailleurs qu’une seule manière de soigner quelque chose, c’est de lui donner la nourriture et les mouvements qui lui sont propres.
Or les mouvements parents de la partie divine qui est en nous,
ce sont les pensées de l’univers et ses révolutions circulaires.

C’est sur elles que chacun doit se modeler et corriger les révolutions relatives au devenir qui se font dans notre tête d’une manière déréglée, en apprenant à discerner les harmonies et les révolutions de l’univers, en rendant la partie qui pense semblable à l’objet de sa pensée, en conformité avec sa nature originelle, afin d’atteindre, dans le présent et dans l’avenir, à la perfection de cette vie excellente que les dieux ont proposée aux hommes.p197


(Pour des raison de lecture et de cohérence des paragraphes
la numérotation de références des pages n'est pas à la ligne près/ à l'original !
)