Comment conserver la santé ? |
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La santé, comment la conserver |
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Quand l’âme est plus forte que le corps, elle le secoue et le remplit de maladies ; si c’est le corps qui est le plus fort, il engendre dans l’âme l’ignorance. Il faut donc exercer à la fois l’âme et le corps, "Lorsqu’un homme s’est donné tout entier à l’amour de la science et à la vraie sagesse et que, parmi ses facultés, il a surtout exercé celle de penser à des choses immortelles et divines, s’il parvient à atteindre la vérité, il est certain que, dans la mesure où il est donné à la nature humaine de participer à l’immortalité, il ne lui manque rien pour y parvenir ; et, comme il soigne toujours la partie divine et maintient en bon état le génie qui habite en lui, il doit être supérieurement heureux." .
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En regard de ces considérations, il est naturel, il est à propos d’exposer par quels moyens on soigne et conserve les corps et les esprits ; Beau et Proportions Or tout ce qui est bon est beau et le beau n’est jamais disproportionné. Il faut donc poser en principe qu’un animal, pour être beau, tandis que l’état contraire est pour celui qui sait le discerner le plus beau et le plus aimable de tous les spectacles. (l'apparence) Par exemple, si un corps a les jambes trop longues ou quelque autre membre disproportionné, non seulement il est disgracieux, mais encore, si ce membre prend part avec d’autres à quelque travail, il éprouve beaucoup de fatigues, beaucoup de mouvements convulsifs ; il va de travers et tombe et se cause à lui-même mille souffrances. Concevons bien qu’il en est de même de cet être double que nous appelons animal. l'engagement Si c’est au contraire un corps grand et supérieur à l’âme qui est uni à une intelligence petite et débile, comme il y a naturellement dans l’homme deux sortes de désirs, ceux du corps pour la nourriture et ceux de la partie la plus divine de nous-mêmes pour la sagesse, les mouvements de la partie la plus forte l’emportent sur ceux de l’autre et augmentent sa part d’influence, et, rendant l’âme stupide, lente à apprendre et prompte à oublier, ils y engendrent la plus grave des maladies, l’ignorance. Contre ce double mal, il n’y a qu’un moyen de salut, ne pas exercer l’âme sans le corps, ni le corps sans l’âme, afin que, se défendant l’un contre l’autre, ils s’équilibrent et conservent la santé. Il faut donc que celui qui veut s’instruire ou qui s’applique fortement à n’importe quel travail intellectuel donne en retour de l’exercice à son corps par la pratique de la gymnastique et que, de son côté, celui qui façonne soigneusement son corps donne en compensation de l’exercice à son âme, en étudiant la musique et la philosophie dans toutes ses branches, s’ils veulent l’un et l’autre mériter qu’on les appelle à la fois bons et beaux. C’est d’après ces mêmes principes qu’il faut aussi prendre soin des parties de soi-même, en imitant la forme de l’univers. Comme le corps est échauffé et refroidi intérieurement par les substances qui entrent en lui l'équilibre
Le mouvement qui vient d’un autre agent est moins bon, mais le pire est celui qui, venant d’une cause étrangère, meut le corps partiellement pendant qu’il est couché et en repos. La gymnastique Aussi, de tous les moyens de purger et de conforter le corps, le meilleur consiste 3) Une troisième espèce de mouvement, qui peut être utile dans certains cas d’extrême nécessité, mais qu’un homme de bon sens ne doit pas admettre autrement, c’est la purgation médicale obtenue par des drogues ; car lorsque les maladies ne présentent pas de grands dangers, |
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Mais le point le plus important et le plus pressant, c’est d’appliquer toutes ses forces à rendre la partie destinée à gouverner aussi belle et bonne que possible, en vue de son office de gouvernante. Le traitement détaillé de cette question fournirait à soi seul la matière d’un ouvrage à part ; mais il n’est pas hors de propos de la traiter incidemment, suivant les principes établis précédemment, et de conclure ainsi notre discours par les observations suivantes. Dynamique des 3 âmes Nous avons dit souvent qu’il y a en nous trois espèces d’âmes logées en trois endroits différents et qu’elles ont chacune leurs mouvements séparés. Il nous faut dire de même à présent, d’une manière aussi brève que possible, que, si l’une d’elles reste oisive et n’exerce pas les mouvements qui lui sont propres, elle devient nécessairement très faible, et que celle qui s’exerce devient très forte. Il faut donc veiller à ce que leurs mouvements soient proportionnés les uns aux autres. Programme pour l'âme rationnelle ou divine De l’espèce d’âme qui a la plus haute autorité en nous, voici l’idée qu’il faut s’en faire : c’est que Dieu nous l’a donnée comme un génie, et c’est le principe que nous avons dit logé au sommet de notre corps, et qui nous élève de la terre vers notre parenté céleste, car nous sommes une plante du ciel, non de la terre, nous pouvons l’affirmer en toute vérité. Car Dieu a suspendu notre tête et notre racine à l’endroit où l’âme fut primitivement engendrée et a ainsi dressé tout notre corps vers le ciel. Or, quand un homme s’est livré tout entier à ses passions ou à ses ambitions et applique tous ses efforts à les satisfaire, toutes ses pensées deviennent nécessairement mortelles, et rien ne lui fait défaut pour devenir entièrement mortel, autant que cela est possible, puisque c’est à cela qu’il s’est exercé. Mais lorsqu’un homme s’est donné tout entier à l’amour de la science et à la vraie sagesse et que, parmi ses facultés, il a surtout exercé celle de penser à des choses immortelles et divines, s’il parvient à atteindre la vérité, il est certain que, dans la mesure où il est donné à la nature humaine de participer à l’immortalité, il ne lui manque rien pour y parvenir ; et, comme il soigne toujours la partie divine et maintient en bon état le génie qui habite en lui, il doit être supérieurement heureux. Il n’y a d’ailleurs qu’une seule manière de soigner quelque chose, c’est de lui donner la nourriture et les mouvements qui lui sont propres. C’est sur elles que chacun doit se modeler et corriger les révolutions relatives au devenir qui se font dans notre tête d’une manière déréglée, en apprenant à discerner les harmonies et les révolutions de l’univers, en rendant la partie qui pense semblable à l’objet de sa pensée, en conformité avec sa nature originelle, afin d’atteindre, dans le présent et dans l’avenir, à la perfection de cette vie excellente que les dieux ont proposée aux hommes.p197 |
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